La chose
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La chose

La chose humaine, la chose génitale, parfois grave et sinistre, parfois légère et joyeuse, reste toujours déterminante.

« Elle est à la fois objet de nature et sujet de culture ; individu et groupe, vécue et rêvée : la chose humaine par excellence ».1

En ces temps de retour du sexuel par la voie du réel, où un quart du flux financier généré par le streaming déverse du porno et où les révélations de violences sexuelles et d’inceste se multiplient avec la libération de la parole, il est nécessaire de rappeler la singularité de la chose humaine, la chose génitale et masquée, parfois grave et sinistre, parfois légère et joyeuse, toujours déterminante.

CHARCOT IMPERATOR

En décembre 1885, un viennois débarque à Paris pour un stage de quelques mois à l’hôpital de la Salpêtrière. Freud, ce jeune étudiant, décrit le maître des lieux ; Jean-Martin Charcot ; à sa fiancée : « Il est stimulant, instructif et magnifique ! (…) Il m’arrive de sortir de ses cours comme si je sortais de Notre-Dame (...) […] La graine produira-t-elle son fruit ? Je l’ignore, mais ce que je sais, c’est qu’aucun autre homme n’a jamais eu autant d’influence sur moi ». Pourquoi Freud, aussi circonspect et prudent que nous le connaissons, a-t-il débordé de cet enthousiasme démesuré ? Au cœur de la relation qui s’est nouée entre les deux hommes, on peut distinguer les éléments qui leurs sont semblables, ceux qui les opposent, et pour finir ceux qui les attirent. Les deux sont d’origine modeste. Freud fils d’un marchand et Charcot fils d’un carrossier. Freud est jeune, inconnu, amoureux, sans argent et loin de chez lui. Charcot est au sommet de son art, sa réputation est internationale, il est…

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