La peur de la régression
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La peur de la régression

Lorsque j’ai choisi comme titre La peur de la régression, j’avais dans l’idée quelque chose qui se rapprochait de la crainte de l’effondrement. C’est-à-dire la crainte de devoir ré-affronter une seconde fois une expérience qui avait été vécue une première fois, de façon désastreuse, sans recours, absolument solitaire et catastrophique. Autrement dit, cette sorte de crainte que ça recommence, que ça ne mène à rien, et qui se manifeste par une défiance - plus qu’une défense - dans le processus analytique, dans l’analyse et qui engage le rapport à la méthode, et le rapport au transfert, sous le terme de la « confiance » : est-ce que je peux avoir confiance ? Ce mot « confiance » n’est pas à entendre dans la banalité des relations humaines, mais il résonne dans la mémoire de ce qui a pu défaillir à un moment de l’existence de quelqu’un, c’est-à-dire briser le tissu solide, et justement assurant la continuité de la confiance dans la vie, dans les autres et évidemment dans soi-même.

Autour de ce terme de « confiance », s’introduit une notion que je pensais amener plutôt à la fin mais que je préfère développer au début par souci de clarté. Lorsque nous parlons de continuité et de discontinuité, je pense qu’il n’est pas adéquat d’en parler seulement en termes de présence et d’absence. Bien sûr, il s’agit de présence et d’absence, il s’agit que la mère revienne, que l’enfant survive à l’absence de la mère, etc. Mais au point où nous en sommes de la connaissance de la pathologie de ce qui peut se passer dans une analyse, et au point aussi où nous en sommes de nos échanges, il faut introduire un autre terme, avec ce terme de discontinuité, c’est-à-dire les différentes modalités de rupture des liens, à soi-même…

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