La psychanalyse est un combat pour la vie
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La psychanalyse est un combat pour la vie

Dans ce texte touchant et personnel, Julia Kristeva revient sur l’épreuve collective qui fut imposée aux êtres humains durant la pandémie de Covid, mobilisant la présence du psychanalyste d’une manière tout à fait inédite ainsi que son rapport à ses fondements éthiques. L’occasion pour l’auteure de rappeler avec force que Sigmund Freud n’a pas uniquement légué aux générations de psychanalystes qui devaient lui succéder des concepts et une méthode pour penser la souffrance humaine mais également une tâche face à laquelle ils doivent se montrer à la hauteur : combattre pour la vie.

Je suis une étrangère. Très intégrée en France, en apparence du moins. La viralité qui s’est déployée dans le monde à partir du début de l’année 2020 m’a permis de comprendre une chose que je savais déjà, mais qui m’a été révélée par mes patients autant que par cette épreuve elle-même : je suis une survivante. Je suis née deux jours après la déclaration de la seconde guerre mondiale. J’ai donc vécu une enfance frappée par la guerre et une adolescence marquée par la guerre froide. Ce sont là deux situations de survivance auxquelles il me faut ajouter une troisième : l’exil. En relisant Malaise dans la civilisation à l’occasion de cette crise pandémique, j’ai été « rassurée » par une phrase de Freud qui m’avait échappé jusqu’à présent. Cet homme dont chacun sait qu’il était triste, voire pessimiste, propose une brève formule pour l’évolution de la civilisation : « le combat de l’espèce humaine pour la vie »  (Freud, 1928, pp. 77-78). La lutte pour la vie est somme toute le contenu essentiel d’une civilisation et la viralité est venue nous assaillir de notre intérieur : l’agent pathogène était en nous.

La position psychanalytique dans le conflit viralité-vitalité

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