Ses premiers travaux en tant que collaboratrice de Jean Piaget dans le cadre de la Faculté de Psychologie de l’Université de Genève et du Centre International d’épistémologie génétique, portent sur l’activité conceptuelle, l’activité de la pensée et leurs dysfonctionnements.
Avec l’évolution de son enseignement universitaire et de ses recherches, elle s’intéresse à la place de la curiosité, de l’inventivité et des affects dans le fonctionnement psychique des enfants, des adolescents et des adultes, d’un point de vue psychanalytique.
Son parcours de psychanalyste reconnu, elle poursuit une activité clinique et de formation de psychanalystes et de psychothérapeute, ainsi qu’une activité éditoriale. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages et articles.
Votre parcours personnel est marqué par l’histoire européenne de la deuxième partie du XXe siècle ; en quoi cela a-t-il influencé votre intérêt pour la psychologie ?
Je suis née en Grèce, à Athènes. J’ai connu la guerre avec les Italiens et les Allemands et la guerre civile. Je suis née dans une famille de convictions humanistes. Des parents démocrates, antiroyalistes convaincus et militants. Mon père homme de science, ingénieur polytechnicien et homme politique, sénateur, ma mère autodidacte, férue de langues étrangères, femme passionnée, une passionaria grecque, elle travaillera dans les différents hôpitaux d’Athènes en tant qu’infirmière volontaire auprès des blessés, dès la déclaration de la Seconde Guerre mondiale ; elle contractera la tuberculose et paiera cet engagement en la recontractant, en fin de vie.
L’influence de l’histoire politique de la Grèce telle que transmise par mes parents, telle que je l’ai vécue dès ma toute petite enfance a toujours été présente dans mes choix de vie, d’autant que la guerre…