L’évolution de la clinique, qui va de pair avec celle de la société, nous amène à repenser la clinique à partir de la troisième topique, les deux premières ne suffisant plus à penser les pathologies contemporaines, non névrotiques, dominées par les pathologies du lien et de l’intersubjectivité. Si l’intrapsychique est le terrain d’action privilégié de la psychanalyse, Freud la complétera avec la deuxième topique sans renoncer à la première, pour ouvrir à la prise en compte de l’extra-psychique, de la force pulsionnelle et des excitations issues du Ça. On quitte le sens et la névrose pour des contrées plus obscures, où la force et l’objet deviennent primordiaux dans la réalité pour assurer au sujet un sentiment de continuité d’exister. Le conflit psychique lié à la sexualité infantile et à la dimension inconsciente quitte peu à peu la scène. Christophe Dejours (2016), dans sa topique du clivage inspirée de la théorie de Laplanche (1987), parle de l’inconscient enclavé, amential, sans pensée, pour désigner un secteur de l’inconscient non sexuel, où l’irreprésentable, le non symbolisé dominent le fonctionnement mental avec la psychose, les somatisations et la psychopathie. De l’autre côté du clivage, il y a un inconscient sexuel, plus classique avec le refoulement, la symbolisation et les fonctionnements névrotiques. En dépit de la préoccupation et des spéculations de Freud pour penser le sujet dans ses liens avec l’autre et le social, la question de l’intersubjectivité demeure une question complexe.
La perspective d’une troisième topique a vu le jour à partir d’une clinique, non plus aux limites de l’analysable, mais aux limites de l’intrapsychique et à des modalités du narcissisme individuel dont le déficit structurel ne jouait plus le rôle de structure encadrante (Green, 1983) mais nécessitait la présence de l’autre, en tant que…
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