La relation humaine et la technique
Éditorial

La relation humaine et la technique

L’homme, en tant qu’individu, se caractérise par ses qualités et sa subjectivité. C’est cela qui le différencie des autres hommes, même si, paraphrasant Verlaine, « mes gènes c’est pas les leurs ». La société normative qui est la nôtre ne considère l’être humain que sous l’angle de l’objectif et du quantifiable. Nous vivons l’ère du chiffre, de la statistique et du matricule. Notre identité est définie par des nombres et il n’est pas étonnant que le symptôme psychique soit représenté mathématiquement.

Fasciné par le médicament, qui efface le symptôme, le psychiatre a cru que sa capacité de prescrire authentifiait enfin son identité de médecin. Pourtant, c’est le savoir du malade sur lui-même qui donne un sens au signe du symptôme. Sa dimension impalpable, c’est le subjectif et le qualitatif, c’est-à-dire l’éprouvé et l’affect que seule peut appréhender la relation duelle. Elle se développe dans l’empathie, l’intuition, le ressenti et le désir d’écouter pour entendre ce qui est réellement exprimé. Alors on peut s’autoriser à supprimer le symptôme, de surcroît, mais seulement après l’avoir déchiffré.

La psychiatrie est un humanisme où s’équilibrent et se complètent, indissociables et intriqués, le relationnel et la technique.