La bibliographie sur la supervision est considérable. On en recense quelques mille textes sur le PEP web (la référence bibliographique en dehors de la France), presque dix mille sur Cairn. Indiscrétion à part, on en recense quelques dizaines dans le bulletin interne de l’APF. Plusieurs collègues ont écrit des textes qui rendent compte des singularités de la supervision dans la formation à l’Institut de l’APF. Parmi eux, Victor Smirnoff (1984), Daniel Widlöcher (1990), Pierre Fédida (1992), François Gantheret (2005), André Beetschen (2008), liste non exhaustive, bien sûr !
N’empêche, là aussi il s’agit de remettre les choses au travail. Ne serait-ce que parce que la transmission (un mot que je n’aime pas beaucoup) se fait en grande partie par une parole vivante, une parole animée par ses propres enjeux, une parole qui s’interroge elle-même. On est (heureusement) condamné à recommencer. Et la supervision est l’un des lieux de ce recommencement, autant côté supervisé que côté superviseur. C’est donc sur l’arrière-plan de l’élaboration de ces collègues que je vais me limiter à relever quelques aspects. Et surtout à essayer de tirer les fils de ces questions, leur incidence.
L’arrière-fond
C’est par le constat des mêmes passions humaines aussi chez les analystes (amour et haine pour le père, attachement et jalousie entre frères) que Ferenczi justifie en 1910 la proposition de création de l’Association psychanalytique internationale. Il vaut mieux, ajoute-t-il un peu mystérieusement, « traduire cet état de fait dans la forme même » (Ferenczi, 1910, p. 167). Une société d’analyse, outre ses buts de recherche et de formation, viserait-elle aussi à réguler quelque peu ces passions ? Ou la traversée, pour le dire ainsi, de ces passions reste-t-elle un chemin obligé ? Un peu des…
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