La topique winnicottienne
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La topique winnicottienne

En partant de la Conférence d’Introduction à la Psychanalyse de Pierre Denis pour la Société de Psychanalyse de Paris, Anne Tirilly nous invite à explorer les liens entre l’œuvre de Winnicott et la pensée freudienne.

Pierre Denis, membre de la SPP et psychanalyste avec l’enfant, fin lecteur de Winnicott, a pris un parti inhabituel pour aborder l’œuvre d’un auteur qui n’a pas systématisé d’appareil théorique à la manière de Freud. Pour autant, sa démarche permet d’explorer judicieusement les filiations et les divergences entre la pensée de Winnicott et celle de Freud : il propose d’envisager comme éléments d’une « topique » winnicottienne les notions de centre de gravité, d’environnement, de coquille et de noyau que Winnicott décrit dans un court article de 1952 : « L’angoisse associée à la sécurité ». Il s’appuie sur cet article et sur sa propre exploration de l’inspiration freudienne de Winnicott, pour mettre en forme cette cartographie de sa pensée.

Le centre de gravité

Éminemment dynamique, le centre de gravité se déplace au cours du développement. L’équilibre de l’individu est conditionné par l’établissement du centre de gravité dans son noyau. À l’origine, il est logé dans la cellule formée par le nourrisson et les soins maternants. Peu à peu, il se déplace vers le centre de l’individu, mais si des carences surviennent dans le holding, le centre de gravité est susceptible de se déplacer vers la périphérie, ce qui est source de déséquilibre, donc d’angoisse. L’établissement du centre de gravité de l’individu dans le noyau est l’équivalent de l’intégration et lui procure un sentiment continu d’existence. Si Freud s’intéressait surtout à la mise en branle du circuit pulsionnel, qui repose sur l’expérience vécue de satisfaction, l’intérêt de Winnicott porte sur la…

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