Lorsque Manuelle Missonnier a créé Le Carnet Psy, la psychanalyse avait cent ans et était déjà considérée comme une vieille dame : cela voulait dire qu’elle avait perdu sa jeunesse, que ses charmes avaient disparu et que l’attraction et la séduction qu’elle avait suscitées appartenaient à un passé révolu, voire désavoué… L’entreprise était, et continue d’être, courageuse et ambitieuse : elle implique la confrontation aux opposants, aux ennemis « extérieurs » de la psychanalyse, à ses détracteurs, mais aussi l’affrontement de mouvements et de courants pluriels, contradictoires, conflictuels à l’intérieur cette fois, puisque les positions qu’ils défendent sont susceptibles d’engager des batailles sans fin entre les défenseurs d’une psychanalyse dite « pure et dure » et les partisans d’un élargissement des théories et des méthodes, une exportation plus importante de la psychanalyse hors-les-murs. Le succès du Carnet Psy, – la revue, les colloques et les ouvrages – a montré à quel point la démarche de Manuelle Missonnier a été féconde et l’est toujours, même si l’engouement dont la psychanalyse a été l’objet dans les années 1970-1990 – et dont les excès ont pu être dénoncés – est désormais plus discret. Ce ne sont pas des restes – des ruines ? – qui résistent et subsistent, mais un héritage au sens plein du terme qui prend sa source dans l’œuvre de Freud et s’engage dans des voies nouvelles : la jeune science est toujours vivante !
Résistances à la psychanalyse
Depuis sa découverte, la psychanalyse est toujours décriée pour les mêmes motifs : pour l’excès de subjectivité qui lui est régulièrement reproché, pour les incertitudes qu’elle admet, pour la difficulté à rendre compte de ses effets thérapeutiques, dans une sorte de dénonciation confusionnante mélangeant les différents axes qui l’articulent. Car, en vérité, les attaques contre…
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