Ce thème est délicat à aborder de façon isolée, car de très nombreux paramètres peuvent interférer dans le sommeil d’un enfant. Il peut être (comme l’alimentation) le réceptacle d’interférences conjoncturelles ou anciennes, fantasmatiques ou réelles, somatiques ou psychiques, conscientes ou inconscientes, des plus anodines aux plus improbables…
Les pédiatres ont identifié des troubles somatiques ou alimentaires à l’origine de difficultés du sommeil (par exemple les reflux gastro-œsophagiens, l’asthme, les infections ORL, etc.). Mais parfois, ces difficultés réagissent à des phénomènes psychiques conjoncturels comme des angoisses parentales (lorsque l’enfant sent un parent malheureux, par exemple, il peut littéralement « épouser sa cause » et ressentir cette peine aussi fort que son parent). Elles peuvent également signer une peur de se laisser aller au sommeil et de lâcher une vigilance protectrice pour un membre de la famille risquant d’être malmené par un autre (je me souviens avoir rencontré un certain nombre d’enfants qui avaient le fantasme qu’en s’endormant, ils ne pourraient plus empêcher leur père de battre leur mère, ou leurs parents de se disputer). Parfois encore, les troubles du sommeil de l’enfant sont inconsciemment encouragés par un parent en quête de réconfort (certains en font un argument pour rester auprès de leur enfant toute la nuit et ainsi ne plus dormir avec leur conjoint désaimé… d’autres encouragent inconsciemment ce trait chez leur enfant pour ne plus traverser seuls leurs insomnies nocturnes……..). Nous psy savons aussi que des traumatismes transgénérationnels peuvent s’inviter de façon plus rare dans des troubles du sommeil infantiles (je pense à une maman qui avait perdu sa mère après des mois de coma dans des circonstances dramatiques et ce trauma avait envoyé à sa fille le message inconscient qu’en s’endormant, elle réveillait une part irrationnelle d’insécurité en elle, et qu’en paraissant au…