Le temps ne fait rien à l’affaire ?
Éditorial

Le temps ne fait rien à l’affaire ?

Chacun dénonce aujourd’hui la modification des rythmes de la vie, l’accélération des changements  écologiques et économiques, la pratique du zapping, etc… La question se pose dans nos propres professions. Comment répondre aux demandes de nos patients… impatients ? Notre monde contemporain aurait-il oublié ces trois messages plein de bon sens et d’expérience de Jean de la Fontaine, de Sigmund Freud et de Georges Brassens ?

Il peut paraître surprenant d’associer Jean de la Fontaine, Sigmund Freud et Georges Brassens. Personne n’a oublié la fable du lièvre et de la tortue de Jean de la Fontaine. Freud, trois siècles plus tard constate : « le malade, tout au début de son analyse, pose aux médecins la désagréable question que voici : quelle sera la durée de mon traitement ? Combien de temps vous faut-il pour me débarrasser de mes souffrances ?… ».
La réponse de Freud ressemble à celle d’Esope dans la fable du voyageur qui interroge sur la longueur du chemin : « marche » et « pour calculer la durée du voyage, il faudrait connaître le pas du voyageur ». Quant à Georges Brassens, se rapprochant de notre époque, il nous écrit cette merveilleuse chanson : «  le temps vient à l'affaire, quand on c.. on est c.., Petits c.. de la dernière averse, vieux c.. des neiges d'antan… ».

A vrai dire, la vie exige toujours beaucoup plus de temps que nous en disposons ; serait-ce parce qu’elle est courte, serait-ce parce que nous devons rattraper le temps de notre immaturité première où nous étions en quasi totale dépendance ou
serait-ce parce qu’aujourd’hui nous n’avons pas le temps de prendre notre temps. Pouvons-nous au moins prendre le temps d’y réfléchir.