L’enfant agité et distrait
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L’enfant agité et distrait

l y aurait donc une « épidémie » : la prévalence des diagnostics distribués (peut-être plus en vérité que des cas cliniques avérés) de Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est aujourd’hui explosive, envahissante, exponentielle ; révélant de manière assez ahurissante une sorte de nouvelle « pandémie » qui traverse la planète et le monde pédopsychiatrique, et pour laquelle le pangolin serait totalement dédouané… De plus, l’écrasement desdits diagnostics dans la seule mesure de la surface comportementale et neuro-fonctionnelle, est impressionnant et a des conséquences assez désastreuses, tant cela conduit à mésestimer, voire scotomiser totalement, la profondeur et la diversité des fonctionnements psychiques respectifs et des économies subjectives sous-jacentes, familiales et historiques différentielles pour chacun des jeunes patients qualifiés de TDAH et « ritalinisés » dans les plus brefs délais. Que dire de l’handicapologie étendue qui devient un modèle (le seul modèle) quand on mesure que tous ces enfants relèvent dès lors de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ?

Nous avions coordonné dans cette même revue, il y a plus de 20 ans, un numéro thématique sur « L’enfant instable » (Joly, 2003) qui réunissait des contributeurs d’envergure approfondissant une lecture plurielle des agitations de l’enfant et nous dénoncions déjà le risque d’évolution un brin « obscurantiste » de la pédopsychiatrie face à cette clinique du « bruit », de l’agitation et des déficits attentionnels. La suite a démontré de manière bien triste que notre mise en garde était plus que juste ; malheureusement notre appel n’a pas donné lieu à beaucoup d’effets ou de résistances !

Il nous est donc apparu essentiel de rappeler aujourd’hui quelques éléments sur cette clinique de l’agitation chez l’enfant et l’adolescent et de réactualiser, ou disons de compléter, ce dossier d’alors en le prolongeant par un état des lieux de l’évolution et quelques points de vue ou expériences plus actuelles.

Nous avons donc sollicité quelques collègues chevronnés sur la question, pour mesurer la complexité actuelle des cliniques diverses de l’enfant agité et distrait, un brin compactée dans le diagnostic de TDAH, pour dénoncer une vision trop étroite du neuro-développement, mais aussi plaider pour une approche complexe (complémentariste et pluridimensionnelle) de la pathologie développementale, voire instrumentale autant que psychoaffective de ces enfants (Falissard, Joly), pour soutenir et approfondir des hypothèses cliniques et psychodynamiques sur ces tableaux complexes, voire « limites » (Chagnon, Joly), mais aussi pour faire un point aiguisé sur la problématique de ces enfants agités à l’école (Meyer), et sur certaines prises en charges prototypiques (Weilniartz, Teillet).

Pour aller plus loin…

• Joly, F., 2003. « L’enfant instable », in Carnet Psy, n° 78.

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7 articles
Psychopathologies du TDAH et de l'hyperactivité