Si les femmes évoquent volontiers leur accouchement, expérience intense « extraordinaire » ou « terrible », décrite en des termes passionnés, peu d’études traitent de ce moment particulier de la vie psychique des femmes. Surprenant silence, comme si de ça, on ne pouvait parler…
Alexandra Bouchard, psychanalyste, psychologue clinicienne, a entendu ce silence comme une énigme à déchiffrer. Dans le cadre d’une thèse de doctorat en psychologie soutenue en 2018 à l’Université Sorbonne Paris Nord, elle a mené une recherche clinique comparative et longitudinale auprès de patientes de la maternité de l’Hôpital franco-britannique de Levallois-Perret.
Le livre Césariennes sur demandes maternelles paru aux Éditions Érès, rend compte de ce travail.
Absence d'indication médicale
Pour aborder ce temps particulier, Alexandra Bouchard est partie des demandes spécifiques de femmes qui souhaitent accoucher par césarienne, hors indication médicale. Accéder à ce qui motive ces demandes particulières lui est apparu une voie d’accès possible aux enjeux psychiques le plus souvent inconscients de l’accouchement, chez toute femme.
Le recueil d’un riche matériel clinique réalisé auprès de femmes de deux groupes, un groupe « césarienne » et un groupe « tout-venant », a permis la mise au jour de quelques caractéristiques psychologiques spécifiques des femmes du groupe « césarienne » et la mise à l’épreuve de la problématique : la demande maternelle de césarienne serait-elle une modalité spécifique de traitement de l’excitation sexuelle — génitale et infantile — suscitée par les représentations et l’expérience du corps lors de l’accouchement ? Si oui, qu’en est-il des femmes « tout-venant » ?
La douleur, pseudo-pulsion
L’ouvrage débute par un parcours historique passionnant et richement documenté de l’évolution anthropologique,…
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