Ce livre se situe dans l’état d’esprit qui a habité depuis longtemps Daniel Widlöcher et ceux qui ont eu la chance de bénéficier de son enseignement : comment faire en sorte que la psychanalyse reste un champ de connaissance de l’humain s’appuyant sur une pratique de la rencontre humaine. La méthode ici choisie, celle de la « conversation », n’exclut aucun sujet que les auteurs ont le désir d’approfondir. Elle permet d’énoncer les questions que chacun se pose et favorise l’explicitation authentique des points de vue. Le formalisme des discours « officiels » , des « nécessités institutionnelles » , des rapports au « Maître » superviseurs ou non sont ainsi dépassés.
Daniel Widlöcher aimait rappeler que la psychanalyse est multiple, qu’elle est une science de la pratique au même titre que l’éducation, l’économie ou la météorologie. Ce point de vue était critique à l’égard d’une approche trop idéaliste d’un côté ou trop matérialiste de l’autre. Ainsi la créativité que chaque rencontre entre l’analyste et l’analysant mais aussi entre les psychanalystes eux-mêmes et y compris avec eux-mêmes s’appuie sur une expérience concrète constante. Cela nécessite d’autant plus des connaissances et de la rigueur au même titre que pour le peintre ou le musicien.
Grâce à la remarquable préface de Catherine Chabert qui connaît particulièrement bien la pensée et le travail incessant de Daniel Widlöcher, la richesse des débats que celui-ci a recherchée tout au long de son existence est d’emblée présentée. Le fil en est la question du changement et des résistances au changement. Antoine Périer et Nicolas Georgieff permettent au lecteur de ce livre de parcourir les questions qu’ils posent à Daniel Widlöcher et que tout jeune ou moins jeune psychanalyste ne cesse de…
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