On connaissait l’engagement éthique de Daniel Oppenheim auprès des enfants atteints de maladie grave, et ses nombreux travaux sur les violences extrêmes. Il nous propose aujourd’hui une réflexion clinique après treize années de travail auprès d’enfants et adolescents atteints de déficiences visuelles sévères (DVS).
Psychanalyste engagé dans la cité, Daniel Oppenheim va à leur rencontre, les écoute, parle avec eux et se fait le porte-parole de leur vécu, de leurs angoisses et de leur désir, de leur solitude, mais aussi de leurs joies et de leurs plaisirs. À l’heure de l’inclusivité, son livre nous aide à mieux les comprendre et à établir des ponts entre le monde des aveugles et le monde des voyants. Il soulève d’importantes questions phénoménologiques autant que psychanalytiques dans un domaine peu exploré, celui de l’impact de la déficience visuelle sévère, innée ou acquise, sur la structuration psychique.
En écoutant et en parlant avec ces garçons et ces filles qui en sont atteints, il nous permet de mieux comprendre leur relation au monde vécu souvent comme irréel, informe ou trop complexe, voire terrorisant, flou et fragmentaire. De nombreuses vignettes cliniques rendent compte des processus d’adaptation et des mécanismes de défense que chacun(e) a plus ou moins bien développés pour ne pas devenir fou, sombrer dans la dépression ou la destructivité.
Partant du constat que nous ne faisons pas partie du même monde et que, pour eux, nous ne pouvons pas les comprendre, Daniel Oppenheim nous propose d’abord une description clinique de ce qu’ils lui ont appris sur leur rapport à leur corps, au temps, à l’espace, à leurs parents, aux autres et à la société. Cette description précise nous permet de questionner nos repères cliniques…
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