Au carrefour du champ du traumatisme et de celui du lien social et familial, la question migratoire invite à explorer la complexité et la créativité des pratiques cliniques, des dispositifs et des recherches visant à en étudier les spécificités. L’ouvrage dirigé par Claudine Veuillet-Combier et préfacé par Marie Rose Moro, se révèle exigeant et pointu pour traiter d’une problématique migratoire appréhendée au croisement des contextes sociopolitique, individuel et familial. L’écrit fait suite à un colloque international organisé par l’université d’Angers qui s’est tenu en avril 2021, axé sur les enjeux de la transmission et de ses impasses sur le plan familial en contexte de migration. L’ouvrage remplit son objectif avec brio : un livre qui déjoue le piège de la cacophonie en offrant une harmonie réflexive collective malgré la multiplicité des angles d’exploration et des points de vue.
Une tour de Babel des dispositifs
Au fil de la lecture, nous voyageons en suivant le chemin réflexif proposé par les auteurs : un parcours balisé débutant avec la question de l’héritage pour déboucher sur les pratiques d’accueil.
Nous nous trouvons en migration, soumis au même processus d’acculturation que les professionnels et auteurs des textes au contact des cliniques transculturelles. L’écrit réussit son pari d’ouvrir à la diversité et à l’altérité des théorisations et des dispositifs, malgré l’« aimant intersubjectif » (Philippe Drweski) que représente sa culture professionnelle pour chacun. La première partie explore ainsi la transmission psychique inconsciente, ses effets sur les différentes générations et ses incidences à la fois subjectives et groupales. Le poids de l’héritage et les achoppements de la transmission conduisent parfois à des répétitions mortifères qui induisent des remaniements identitaires selon différentes configurations mises en avant dans cette section.
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