Presque vingt ans ans après Libido Omnibus qui inaugurait ce style personnel et humoristique, François Gantheret nous offre un livre d’une intimité et d’une humilité admirables. Le titre Fins de moi difficiles donne le ton : cet ouvrage sera celui d’un homme se retournant sur son passé avec humour, regardant ses péchés de jeunesse avec indulgence, accueillant ses fragilités et sa souffrance pour une cohabitation chaleureuse. François Gantheret se laisse aller à une écriture qui pourrait sembler quasi-automatique comme par asso-ciations libres. Il nous fait partager ses doutes, ses arrêts sur images, sa profondeur d’analyse et aussi son expérience du transfert et du contre-transfert. Il est à la fois analyste et analysant, co-auteur de ces brèves histoires de vie. Il nous entraîne dans les turbulences que peuvent provoquer une rencontre, une prise de conscience, l’émergence d’un souvenir, tout en nous permettant d’en saisir quelque chose, un sens, une intention, de cheminer avec lui. Les quinze nouvelles, prologue et épilogue compris, donnent à voir un parcours de vie.
La dimension autobiographique transparaît au premier plan ; non par la réalité de données autobiographiques, mais bien par l’intimité et la proximité créées avec le lecteur. L’ouvrage est divisé en trois parties, auxquelles s’ajoutent le prologue et l’épilogue. Dès le prologue, nous (re)vivons avec l’auteur un rêve de terreur existentielle, de ceux qui donnent le vertige à force de nous entraîner vers des questionnements infinis sur les origines, celles de notre existence, celles de la pensées, celles des mots….
La première partie s’intitule L’humeur vagabonde. Pour commencer ce voyage, l’auteur nous transporte dans des considérations sur la pensée, la croyance, la psychanalyse. Il nous propose les outils nécessaires pour pouvoir avancer ensemble dans ce voyage. Par exemple, considérer, avec Paul Valéry, l’impuissance comme condition…