Cet ouvrage polyphonique, fruit de la collaboration de quinze auteurs, aborde la question centrale de la crise écologique à travers une approche psychanalytique et transdisciplinaire. Ce phénomène est traité ici sous divers angles : celui des angoisses mobilisées par cette crise, des conduites inconscientes menant à la poursuite de logiques destructrices, des mécanismes de défense individuels et collectifs, ainsi que des rapports entre notre construction psychique et notre milieu. Ces différentes contributions sont traversées par plusieurs constats partagés.
En premier lieu, une critique approfondie de la notion d’éco-anxiété est proposée, expression issue du champ médiatique et reprise par certaines approches contemporaines de la psychologie construites à partir des théories du stress. Dans cette conception, la crise écologique est appréhendée comme un facteur extérieur, source d’anxiété, face auquel nous devrions développer des stratégies individuelles d’adaptation et de « coping ». Cette approche est remise en question ici, car elle évacue la dimension politique et scotomise une dimension essentielle : celle de notre implication psychique dans cette crise.
Ce premier constat amène les auteurs à s’appuyer sur les apports de la psychanalyse pour appréhender la crise écologique de manière plus globale et systémique. Il apparaît en effet tout au long des chapitres que la métapsychologie constitue un outil conceptuel puissant pour comprendre les processus psychiques et dynamiques à l’œuvre, notamment grâce au paradigme de l’inconscient.
Cependant, la psychanalyse n’est pas seulement convoquée dans cet ouvrage comme une théorie de la réalité psychique, mais aussi comme un paradigme d’analyse et de compréhension de nos liens à notre environnement, tant humain que non humain. Ainsi, la question qui se dégage à la lecture n’est pas tant celle de notre position face à la crise écologique, mais à…
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