La Séduction « pour le meilleur et pour le pire » est le dernier ouvrage collectif sorti aux Éditions In Press, dans la collection Psy pour tous dirigée par Gérard Bonnet. À cette occasion, il réunit autour de lui quatre psychanalystes d’horizons théoriques variés. Ensemble ils dépoussièrent la notion de séduction et viennent témoigner de la nuance ainsi que de la richesse théorico-clinique dont elle fait preuve.
Séduction de Vie, Séduction de Mort
Gérard Bonnet vient dimensionnaliser la séduction autour de ces deux pôles et il nous est rappelé le rôle de la séduction primaire. Celui-là intervient en ce temps de l’infans et va permettre au bébé de sortir de son autoérotisme et de découvrir le monde via l'élan que lui prodigue sa mère. À quel prix pour la mère ? Il nous est rappelé que ce temps est dominé par les mouvements de dévoration du sein maternel par le bébé et que c’est par la dévotion de cette figure maternelle présente que l’expérience peut être transformée en expérience de plaisir et d’émotions positives, passant d’un besoin physiologique à un enrichissement psychique. C’est ici que Gérard Bonnet vient placer l’une des premières figures de l’ouvrage : le pervers exterminateur, comme une incarnation de ce qui aurait mal tourné dans le développement. Cette première interaction avec la figure maternelle est donc le lieu de la naissance des deux séductions : celle de vie pouvant ouvrir sur l’épanouissement du sujet du fait de l’amour maternel reçu ; ou bien celle de mort lorsque le sujet n’a pas pu bénéficier de cette ouverture au monde et qu’il demeure soumis à une répétition brutale de ses pulsions archaïques devenues cannibaliques.