Dans son dernier livre, Gérard Bonnet s’attache à définir les contours de la notion de vérité et à souligner l’importance de son rôle dans notre vie, tant sur le plan individuel que collectif. Si plusieurs angles de vue sont ici abordés, le fil conducteur en est la vérité psychique, celle définie par Freud comme le grand élément éthique de notre travail : une interface entre monde interne et monde externe.
Pour approfondir cette question, l’auteur nous propose quatre parties, constituées de plusieurs chapitres, avec pour « mise en bouche » une citation en exergue qui introduit le propos.
La première partie, intitulée « Freud conquistador. Une inlassable quête de vérité », interroge les fondements de cette quête chez celui qui a donné naissance à la psychanalyse. Plusieurs influences sont repérées : les origines culturelles et familiales, un non-dit du côté de la lignée paternelle, son intérêt constant pour la philosophie. Sans oublier les rencontres qui ont modifié profondément son orientation professionnelle, telles celles avec Charcot et Breuer.
La variété des influences mise en lumière ici, enrichit la représentation de cet esprit créatif et ouvert sur le monde, et témoigne de l’importance de ce qui demeurera tout au long de son œuvre, le jeu dynamique entre théorie et clinique.
Dans « Dire la vérité à l’enfant », Bonnet revient sur le non-dit dans la filiation paternelle de Freud et sur les deuils qui ont affecté sa mère (père et frère), et lui-même, puisque son frère Julius meurt quand il a 19 mois. Deuils précoces restés sans paroles, que l’auteur met en lien avec la difficulté de Freud à exprimer des affects au moment de la perte de sa mère et de sa…
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