Le titre donné à l’ouvrage posthume de Françoise Coblence, Le Domaine de psyché, présente admirablement la perspective commune des différents textes choisis et rassemblés par les éditeurs, Catherine Ducarre et Paul Denis.
Principe unique de la vie d’âme (p. 209), figure mythologique féminine, Psyché n’est pas, comme le remarquait Françoise Coblence, une figure mythologique sur laquelle Freud s’est attardée contrairement à la figure d’Œdipe ou de Narcisse. Une absence d’intérêt que Françoise Coblence ne partage pas, tant Psyché est, tout au long de l’ouvrage et au fil des chapitres, explorée dans ses différents aspects et déploiements. Psyché créatrice, psyché amoureuse, psyché rêvante, psyché affectée, psyché traumatisée, psyché corporelle, psyché sexuelle et sexuée, psyché individuelle et collective… Preuve, si besoin en est, de l’étendue d’un domaine qui s’appréhende à partir d’une multiplicité d’expériences et qui ne saurait être circonscrit entièrement ni exclusivement par un champ du savoir. En effet, Psyché excédera toujours le prisme par lequel nous cherchons à la saisir. Si la psychanalyse, avec ses deux pôles inséparables que sont la théorie et la clinique, est devenue pour Françoise Coblence un mode d’accès privilégié à la psyché, la voie esthétique et philosophique qui fut sa première formation fut toujours présente dans ses textes et faisait partie intégrante de sa manière de penser. Comment appréhender le domaine de Psyché en ne tenant pas compte de ce que les écrivains, penseurs et artistes mettent en forme ? Tous les textes choisis illustrent bien à quel point les problématiques chères à l’auteur : le féminin, l’affect, le travail de culture, le traumatisme, la création artistique et en particulier la nature et la fonction de l’image ne sauraient être abordées sans faire appel à des études et des œuvres extérieures à la psychanalyse.
Déjà abonné ?
Les abonnements Carnet Psy
