Dans son ouvrage, paru dans la collection « Psy pour tous », dirigée par Gérard Bonnet, Jacqueline Schaeffer nous transmet la somme de ses réflexions sur un sujet qu’elle travaille depuis de nombreuses années : le féminin. Elle reprend ici ses thèses développées dans son livre Le Refus du féminin (2013). Ceux qui ont lu ce dernier en retrouveront les grandes lignes, mais depuis, Jacqueline Schaeffer a complété sa pensée, apporté d’heureuses précisions élaborées au fil des rencontres avec les psychanalystes d’autres obédiences qui, intéressés par ses recherches, l’ont souvent invitée dans leurs débats. C’est peut-être ces rencontres inter-écoles qui ont amené Jacqueline Schaeffer à une précision terminologique qui facilite la lecture, comme, lorsqu’elle distingue le moi de l’identité, qui se référerait plus à Lacan, et le moi de la défense, plus classiquement freudien.
Le féminin, non pas un « deuxième sexe », mais un « sexe autre »
Pour investiguer le féminin, Jacqueline Schaeffer propose un parcours entrelaçant d’une part le destin des femmes et d’autre part le féminin pour les deux sexes. Ce dernier ayant une portée beaucoup plus large. Dans sa nouvelle contribution, l’auteure affirme en effet avec force une conception du féminin, non pas comme un deuxième sexe, mais comme un « sexe autre », distinct du monde des femmes et entendu comme une qualité du sexuel à découvrir et à éprouver par la femme, mais aussi par l’homme. Un féminin qualifié de transgressif, un féminin érotique, libidinal qui n’est pas donné d’emblée et qui se distingue de la féminité et du maternel. Définir le féminin comme un sexe « autre » amène Jacqueline Schaeffer à en montrer la genèse en déclinant les quatre figures de l’autre qui construisent l’érotique personnelle et la sexualité future.
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