Le grand renoncement – Voies d’asile, paroles de femmes 

Le grand renoncement - Voies d'asile, paroles de femmes

Franck Enjolras & Jean Noviel

Editions Éditions Loco

Bloc-notes

Le grand renoncement – Voies d’asile, paroles de femmes 

J'ai toujours aimé les vieux hôpitaux psychiatriques la nuit

On parle d’une forme d’excitation qui à la nuit tombée, se réveille au milieu des allées sombres qui serpentent entre des pavillons décatis, des espaces de lumière pâle échappant au néant nocturne, là d’où peut surgir à tout moment l’inattendu. L’expérience mi-réelle, mi-imaginaire, détenue captive dans ces lieux, pourrait percer la pénombre, telle celle de la folie, vécu onirique prenant la consistance du réel. Mais pourquoi donc l’aimer plutôt qu’en avoir peur ? Car c’est sans doute les deux sentiments qui traversent le médecin de garde, quand la nuit, il arpente les allées au milieu des parcs asilaires, comme jadis les aliénistes. 

C’est à partir du livre, intitulé Le grand renoncement de Franck Enjolras et de Jean Noviel, que l’on peut avancer une réponse, et tout au moins une explication. Leur propos consiste en une visite d’un hôpital psychiatrique désaffecté, Maison-Blanche, fermé recemment, avec pour objectif de rendre compte de l’histoire d’un lieu au travers des traces de passage de ses pensionnaires. Dans les vestiges d’une architecture désuète, la promenade s’appuie sur la réalité des espaces vides prise en photo, que les auteurs animent de l’imaginaire tiré de leur connaissance du passé de la psychiatrie, de leur expérience sans doute, mais surtout d’un viatique inattendu. Il s’agit de la découverte de vieux registres d’admission à l’asile d'avant 1937 — où l'asile a été requalifié d'hôpital — et surtout de dossiers médicaux datant d’une période largement prescrite, truffés de lettres des malades adressées aux médecins ou aux familles. Ces écrits datant du début du XXsiècle, quelques années après l’ouverture de Maison-Blanche, et avant que la Grande Guerre transforme temporairement cet asile en hôpital pour les « gueules cassées », offrent un passage temporel…

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