En considérant la sortie de cet ouvrage de façon bien trop lapidaire, on pourrait s’étonner de voir ainsi de nouveau paraître une « énième » production relative à l’histoire de l’autisme, qui semblerait dès lors céder à une sorte d’effet de mode en profitant de l’intérêt toujours renouvelé autour de cette thématique. Mais à y regarder de plus près, les éléments qui y sont présentés témoignent sans nul doute d’une forme d’originalité qui mérite d’être soulignée de façon soutenue…
L’approche adoptée dans ce livre, élaboré par les professeurs Cohen et Muratori, s’avère de prime abord et de toute évidence historique. Mais l’envergure de la réflexion qui y est menée dépasse très certainement ce périmètre, via les éléments qui vont être exposés au fil des pages de l’ouvrage. Ce dernier, comme on peut s’y attendre, se structure en plusieurs sous-parties. Mais ce sont au final deux grands ensembles d’éléments qui s’en détachent. Un premier, qui présente tout d’abord les apports de ce qu’il convient d’appeler les « pionniers » de l’autisme, cliniciens de la première heure qui ont contribué chacun à leur manière à la mise en avant de cette thématique. Puis une seconde, qui reprend en intégralité une partie du mémoire d’habilitation à diriger des recherches du Dr Georges Frankl (par ailleurs inachevé et découvert il y a peu dans les archives de l’Université du Kansas), médecin autrichien ayant émigré aux USA, et dont la découverte des contributions permet de jeter un regard nouveau sur la concordance, auparavant perçue comme si mystérieuse, de l’émergence, à la même époque, dans les années 1940, mais à des milliers de kilomètres de distance, des propositions théorico-cliniques élaborées par Léo Kanner aux USA d’une part et par Hans Asperger en Autriche de l’autre.
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