Didier Lauru écrit depuis plus de vingt ans. Psychiatre et psychanalyste, lacanien de formation, il a d’abord contribué à l’effort théorique de ses pairs, avec plusieurs ouvrages sur l’adolescence, dont il est spécialiste, et sur l’amour, ainsi que de très nombreux articles psychanalytiques. Dans ces temps où notre abord clinique, encore austère, dont les déterminants restent mystérieux au plus grand nombre, continue de susciter la confiance du public, mais paradoxalement l’indifférence ou l’hostilité des médias et de l’édition, il a souhaité avec Père-Fille, s’adresser à un plus large public. Comment faire comprendre l’inconscient, la psychanalyse? Comment parvenir à exposer simplement le fonctionnement complexe de la psyché ? Comment témoigner d’une pratique clinique rigoureuse sans verser dans la facilité pédagogique ? C’était le défi et le nouvel engagement éditorial de Didier Lauru. On peut noter, ici ou là, une tendance à simplifier les positions conscientes et inconscientes des protagonistes du théatre familial, et par transfert, celle du psychanalyste, mais elle est nécessaire pour éviter de perdre le lecteur dans les arcanes complexes de la vie psychique.
Ce livre a atteint son ambition, il a conquis un large lectorat ; la preuve en est, qu’édité en 2006, il vient de reparaître en édition de poche, toujours chez Albin-Michel.
Didier Lauru écrit en analyste, bien sûr, mais aussi en tant qu’homme et en tant que père. Et même parfois en « père-sévère ». Cette triple position, clairement assumée dans le transfert auprès des patientes dont il raconte les cures, a certainement eu des effets sur le recrutement de sa patientèle : les petites filles, les adolescentes et les femmes dont il nous parle, n’ont pas choisi cet analyste par hasard. D’ailleurs, il m’a confié que des lectrices sont venues…