« Rencontrer quelqu'un, le rencontrer vraiment - et non simplement bavarder comme si personne ne devait mourir un jour -, est une chose infiniment rare » notait un jour un poète du Creusot. Serait-ce la gratitude d'avoir reçu de Salomon Resnik le précieux cadeau d'une rencontre vraie - et d'autant plus vraie qu'elle assume son éphémérité - qui inspira ses amis lorsque celui-ci dût se résoudre à les quitter ? Psychanalyste argentin d'origine ukrainienne, Salomon Resnik s'installa à Paris à la fin des années 60 et y mourut le 15 février 2017. Neuf mois plus tard, une poignée de proches conviait une centaine d’invités, dans le petit amphithéâtre Morel de Sainte-Anne, à ce qu'il fut convenu d'appeler : Journée hommage. La journée se termina au son du bandonéon et de chants argentins qui transformèrent des charges émotionnelles qu'aucun mot ne pouvait atteindre. Ce livre, Salomon Resnik. Un psychanalyste à l'écoute de la folie publie les actes de ce colloque et propose quinze textes où les auteurs conversent avec Salomon Resnik dans le sens où celui-ci entendait le terme : « verser ensemble dans un même contenant » (Martin Reca, p. 28) pour penser sous des angles multiples. Ainsi, au-delà de l'hommage rendu à un homme qui a beaucoup compté, le livre propose un partage d'idées généreux sur une question fondamentale de la psychanalyse : sa transmission.
« La notion de transmission n'est pas une chose sacrée et rituelle comme la traduction, la transmission, c'est une chose plus modeste mais plus complexe aussi, c'est une manière de prendre en compte la réceptivité de l'autre et de contribuer à créer les conditions et l'atmosphère adéquate » (p. 78) avance Resnik par la voix de Claudine Blanchard-Laville. Si celle-ci loue le grand clinicien qu'il fût, la profondeur de son expérience et de son…
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