Se retrouver : voilà une invitation pleine de Belles espérances (Chabert, 2020) qui ne se démentent pas ! Cet ouvrage réunit les présentations et les échanges qui se sont déroulés autour des travaux de Catherine Chabert, en juin 2021, dans le cadre du Château de Bosmelet, en Normandie. L’intitulé de ce séminaire, « Transferts dans la psychanalyse », s’est transformé pour le livre en Se retrouver : le premier titre ordonnait fortement les échanges autour des enjeux du transfert en tant que pilier fondamental de la méthode freudienne, dans une formule cependant inhabituelle. Le pluriel de « transferts » est cohérent avec la découverte freudienne de cet outil, tout à la fois levier et résistance, si puissants dans la cure dans ses formes et ses effets. En revanche, parler de transferts dans la psychanalyse ouvre sur un au-delà des enjeux du transfert dans la cure, ou sur la psychanalyse. Ce « dans » nous plonge directement au cœur de l’ouvrage : c’est l’exploration toujours renouvelée de la dynamique de la cure, des bigarrures des transferts qui s’y ordonnent, de leurs multiples interprétations et oscillations autour d’invariants, qui fait la singularité des travaux de Catherine Chabert. Ces invariants sont tout à la fois des pivots de la métapsychologie freudienne – l’œdipe, la bisexualité psychique, la perte, les couples d’opposés activité/passivité, manie/mélancolie, féminin/masculin – et des conceptualisations originales de l’auteur – le féminin mélancolique, le fantasme de l’enfant mort ou bien encore les oppositions action/passion, proche/étranger, semblable/différent.
Se retrouver, comme le précise Catherine Chabert, est le fruit d’une boutade : « Se retrouver après Maintenant, il faut se quitter ! » L’humour mobilisé donne le ton d’un ouvrage où la complexité des références à la métapsychologie et des propositions théoriques de Catherine Chabert et de l’ensemble des intervenants est contre-balancée par une vivacité et une incarnation des propos…