Taxi-Thérapie

Taxi-Thérapie

Philippe Brenot

Editions Serge Safran Éditeur

Bloc-notes

Taxi-Thérapie

Je me suis souvent demandé pourquoi on ne parlait pas de la même manière en psychothérapie et en famille. Avec nos proches, le moindre mot de travers prend feu : « Après tout ce que j’ai fait pour toi, tu me reproches de ne pas penser à toi ! » Et tout le monde est accablé. En psychothérapie la relation affective existe, elle s’appelle « transfert », mais on peut l’analyser, c'est-à-dire prendre du recul, maîtriser la relation, la regarder comme si elle était extérieure à soi-même. Alors qu’en famille, ou dans la vie professionnelle, il n’y a pas de recul : quand un mot est raté, il blesse durablement.

Philippe Brenot a eu une idée amusante qui pose un problème de fond : dans un taxi, pendant quelques minutes, coupées des relations habituelles familiales et sociales, pourrait-on imaginer l’équivalent d’une passe lacanienne ? On n’a rien à cacher à quelqu’un qu’on ne reverra jamais dans des relations normales. Quel bonheur d’accéder à une parole authentique quand elle n’est plus amarrée à l’affectivité familiale ou aux relations professionnelles. Le paradoxe est là : c’est dans la vie normale qu’on joue la comédie, qu’on tient le rôle du mari tolérant, du père autoritaire, de la femme consacrée au mari et aux enfants ou de l’amante bousculée sexuellement.

L’avantage, quand on fait une taxi-thérapie, c’est qu’on peut voir défiler le paysage entre la place Jules Joffrin, la rue Lamarck et les Champs Élysées. Dans un cabinet ça roule beaucoup moins et les murs nus ne facilitent pas la production de fantasmes. Le chauffeur thérapeute s’inspire des plus grands noms, il cite le bon docteur Khalan (à ne pas confondre avec le divin Allah Khan), il cite Jacques Brel,…

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