L’ouvrage de Levine fait partie, avec d’autres, des ouvrages nécessaires pour penser la pratique comme pour la formation des psychanalystes et psychologues contemporains. En effet, l’ouvrage, construit autour de textes inédits ou non publiés en français, fait la part belle à un objectif délicat mais essentiel : proposer les jalons d’un modèle métapsychologique fondé sur la pratique et s’appuyant sur les limites de l’analysable comme support à un processus psychanalytique traitant et révélant les parties non névrotiques du fonctionnement humain.
L’ouvrage, découpé en 6 chapitres, se veut également pédagogique en partant de la théorie freudienne de la représentation pour petit à petit déplier et complexifier la situation épistémologique fondamentale des cures analytiques en prenant en compte l’action thérapeutique et réfléchissant sur les origines et développements de la vie psychique, le tout étayé par quelques vignettes cliniques de cures duelles.
Le premier chapitre, concernant la théorie freudienne de la représentation et l’extension de la technique analytique, est sans conteste le pivot central de l’écrit qui se confrontera aux théories précédentes comme à la clinique contemporaine, afin d’aboutir à une pensée métapsychologique revisitée. L’hypothèse de base, plusieurs fois abordée, revient à se demander s’il « existe un vécu, provenant sans doute du soma, de la période préverbale de l’enfance ou d’états traumatiques, qui est inscrit quelque part, d’une façon ou d’une autre, mais qui n’est pas encore représenté psychiquement » (p.13). Partant de ce postulat, les conceptualisations de l’auteur aborderont les répercussions théoriques et cliniques de cette hypothèse fréquemment abordée de nos jours - même si parfois dans des termes différents -.
L’auteur propose en effet, de manière claire, argumentée et assumée, de différencier plusieurs processus psychanalytiques, non exclusifs et non opposés afin d’enrichir les prises en charge et en…