Michel Granek est un psychanalyste franco- israélien, auteur d’un premier roman, le Complexe de Josiane, qui a fait l’objet d’une recension dans la Revue Française de Psychanalyse en 2020. Il était un des rapporteurs du Congrés de Psychanalyse de Langue Française (CPLF) en mai 2021 et a traduit et/ou dirigé la traduction en hébreu de nombreux psychanalystes français comme Didier Anzieu, André Green et Jean Bertrand Pontalis dont il était devenu proche (Fenêtres, Vocabulaire de la Psychanalyse de Laplanche et Pontalis).
Le titre de ce livre « Une grande voyage » (prononcer « ine granndé voyage ») tire son nom d’une carte postale envoyée de Drancy le 5 mars 1943, la veille de sa déportation par le grand-père paternel de l’auteur : « Je me port bien, nous partirons demain matain pour une grandé voyage… » dont il ne reviendra pas. Ce grand-père juif, qui avait fui les pogroms de Pologne, maitrisait encore mal le français et avait écrit cette carte, obéissant ainsi aux Allemands : il fallait donner des nouvelles aux familles, afin de ne pas inquiéter et perturber les déportations.
C’est le « voyage » de ce grand-père dans la grande Histoire de la Shoah, avec une grande « Hache » comme l’a nommée Georges Perec, qui constitue la première partie de l’ouvrage. Michel Granek s’est attelé pendant de longues années à un double travail, de recherches historiques très fouillées, mais aussi d’imagination, de fiction. Ainsi, en exergue à la première page du livre, se trouve cette phrase d’Imre Kertesz : « l’homme a toujours besoin de deux images simultanées, la “réelle” et l’“imaginaire”… aucune des deux n’est entièrement réelle ni imaginaire ».
Pour écrire après la Shoah, il faut effectivement de l’imaginaire.
Albert Einstein affirmait avec humour que l’imagination était plus importante…
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