Penser la clinique avec la psychanalyse, voilà un excellent titre pour les 30 ans du Carnet Psy. Dans cette revue, l’image d’un rêve se transforme en mot et en écrit pour faciliter la « guérison de l’esprit » comme le proposait Stephan Zweig en 1932. La mise en scène de cette « guérison » demande généralement d’accéder à la complexité de l’originaire de la vie et de la mort, de l’amour et de la haine, du corps et de l’esprit, du penser et du récit. N’est-ce pas l’objet de penser la clinique avec la psychanalyse ? Cette complexité humaine demande d’associer le « care » et la « cure ». Cela a représenté un enjeu essentiel depuis les premiers travaux de Freud et n’a pas de fin depuis.
À sa suite, l’articulation entre l’esprit d’une praxis clinique et celui de la praxis psychanalytique a été constamment interrogée. La revue Le Carnet Psy s’est, depuis ses origines, consacrée à y réfléchir. La notion de progrès n’a pas apparemment le même sens pour la clinique du soin et la clinique psychanalytique. Si aujourd’hui, pour l’une, la standardisation des « bonnes pratiques cliniques » est recommandée, pour l’autre la théorie du sujet et de son rapport à l’autre est restée au cœur de la demande d’attention à ce qu’est vraiment l’écoute par une cure de la parole de l’âme et du corps. Parmi d’autres, plusieurs questions l’illustrent bien : la distinction entre l’alliance thérapeutique et l’alliance de travail, la question de l’empathie aussi : comment penser le soin sans prendre en compte une nécessaire empathie, mais comment donner une place particulière à l’empathie dans la compréhension psychanalytique pour laquelle l’analyse du transfert et du contre-transfert sont des « appuis cliniques » essentiels ? De même, les questions de l’écoute des pensées et/ou du corps et de leur figurabilité selon les…
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