Philosophie

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J’AI LU SCHOPENHAUER TRÈS TARD DANS MA VIE 

« J’ai lu Schopenhauer très tard dans ma vie : les concordances étendues de la psychanalyse avec Schopenhauer ne se laissent pas ramener à ma connaissance de sa doctrine (…) Nietzsche, l’autre philosophe dont les intuitions et les points de vue concordent souvent de la plus étonnante façon avec les résultats pleinement acquis de la psychanalyse… je l’ai justement longtemps évité à cause de cela ; je tenais donc moins à la priorité qu’à rester libre de toute prévention »1, écrit Freud. 

Que de dénégations pour éviter d’enfermer la psychanalyse dans le cadre de la philosophie ! On se souvient que le ministère de l’Éducation nationale avait décidé en 2019 d’expurger du programme de philosophie2 les textes de Freud et de Marx. Exit les concepts-notions d’inconscient et de travail… Aujourd’hui quand la psychanalyse n’est pas réduite à une philosophie, c’est pour le pire qu’elle est dénigrée comme un charlatanisme.

Freud, plus primitif, moins sublimé, plus concret, envisageait lui aussi son œuvre à l’aune de hautes aspirations, et tenait beaucoup aux idéaux de la civilisation. Il la voulait science qui n’oublierait pas la biologie et prenait en compte les systèmes de croyances. Son plus brillant élève, D.W. Winnicott3 pensait que la psychanalyse était « l’anatomie et la physiologie de la psychiatrie et de la psychothérapie ». 

Et si tout cela avait bien à voir avec sa problématique identitaire, tant l’œuvre de Freud s’écartait du monothéisme juif4, puis chrétien, qu’il ne goûtait guère. Il tentait de s’en dégager (sans totalement s’en détacher) en épousant mieux les philosophies grecques qui avaient divinisé la nature et ne reconnaissait qu’une seule « religion » : l’art. Freud s’y trouvait mieux…

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