Pionnières

Pionnières

Dès l’entrée de l’exposition, on est accueilli par des images d’archives de femmes au travail en 1914. On les voit qui exercent les activités et métiers habituellement masculins, les hommes étant partis au front. Une grande force se dégage de ces images, qui nous font entrer dans le vif du sujet. Ces femmes sont solides, elles agissent avec énergie et dextérité, et même une certaine joie de vivre. Loin de la coquetterie traditionnellement attribuée aux femmes, le spectateur est confronté à une autre image de la femme. Et c’est bien le fil directeur de cette remarquable exposition : montrer une autre vision de la femme dès lors qu’elle est regardée et peinte ou sculptée par une femme, et non pas par un homme. Le regard n’est pas le même. La femme n’est pas la même non plus. 

Le musée du Luxembourg nous présente donc le travail de 45 artistes, 45 peintres, sculptrices, cinéastes, chanteuses, designers... Les œuvres sont nombreuses et elles s’inscrivent dans des courants artistiques variés : fauvisme, abstraction, cubisme ou surréalisme, danse, architecture, design, littérature, et même sciences. 

Ces pionnières, comme Tamara de Lempicka, Sonia Delaunay, Sophie Taueber-Arp, ou encore Chana Orloff, nées à la fin du XIXe ou au tout début du XXe siècle, peuvent dans les années 1920, à l’issue de la Première Guerre mondiale, accéder aux grandes écoles d’art jusqu’alors réservées aux hommes. Beaucoup d’entre elles séjournent dans le Paris des années folles, où elles sont présentes dans de nombreux domaines. C’est pourquoi elles demandent à être reconnues non seulement comme des artistes, mais comme des entrepreneurs. Est-ce parce qu’elles sont moins payées que les hommes qu’elles investissent d’autres secteurs et déploient beaucoup d’énergie et d’esprit d’entreprise pour des productions très diversifiées ? Elles ont un atelier à elles, une…

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