Pour sortir de la confrontation
Éditorial

Pour sortir de la confrontation

«(.) ne pas laisser autrui seul, fût ce en face de l’inexorable, est le fondement de la socialité» E. Lévinas

Quelle inconséquence d’avoir accepté de coordonner un dossier sur l’ethnopsychiatrie. Le champ est en construction, il reste polémique, les contours sont mal définis et les risques, comme chaque fois qu’on se situe aux limites de plusieurs disciplines, sont importants. Pourtant, l’ethnopsychiatrie est nécessaire car les besoins sont grands et les enjeux rejoignent ceux de nos sociétés métissées.

Ces nouvelles approches théoriques et les pratiques qui en découlent renouvellent notre pratique clinique avec les migrants, les enfants de migrants et les autres, ici et ailleurs. Elles apportent aussi de nouveaux éclairages sur des préoccupations plus sociales telles que la violence dans les banlieues ou les phénomènes d’exclusion de la seconde génération. Je porte en effet une attention particulière à la clinique des enfants dans ses perspectives de prévention et de soins.

Enfin, et l’Algérie est là pour nous le rappeler, l’ethnopsychiatrie bien comprise permet de penser et d’agir dans ces situations de traumas extrêmes qui touchent les groupes et anéantissent les individus. Consoler et agir dans ces lieux où l’horreur fait reculer l’humain est aussi une des tâches de l’ethnopsychiatrie telle que je l’ai apprise et que je la construis.