En partant de l’interview de Vassilis Kapsambelis par Stéphanie Cattet dans le prolongement de sa Conférence d’Introduction à la Psychanalyse
Vassilis Kapsambelis, pouvez-vous nous parler de l’acte en psychanalyse ?
La notion d’acte, au sens de passer à l’acte, de poser quelque chose dans l’espace du réel, est omniprésente en psychanalyse malgré une certaine idée de la psychanalyse comme d’une affaire uniquement de représentations mentales : d’idées, de paroles, et des affects correspondants. L’acte est présent en tant qu’objectif du travail analytique. Freud envisage le but de la thérapie analytique comme le fait de permettre à la personne d’aimer et de travailler. Si le psychanalyste travaille à partir du monde interne, des pensées, des représentations et des sentiments, tout cela n’a de sens que s’il aboutit à des actions qui sont en lien avec le monde externe et permettent de changer la vie.
Quelle place Freud accorde-t-il à l’acte dans sa technique thérapeutique ?
À l’époque de l’hypnose, Freud plaçait l’abréaction, qu’il définissait comme une reviviscence accompagnée d’une décharge émotionnelle, au centre de sa technique thérapeutique. Il s’agissait de ramener le patient, sous hypnose, vers la remémoration d’un événement réputé traumatique et de lui permettre de « revivre » la scène en question avec la quantité d’expression émotionnelle qu’il n’avait pas pu exprimer jusqu’alors. Le souvenir de l’incident retrouvé, associé à la décharge émotionnelle, permettait la guérison du symptôme. Ce qui était recherché au travers de l’abréaction était donc un effet de « purge », de catharsis. Ce modèle a été en grande partie amendé par Freud.
À partir de 1895, Freud réfléchit à ses expériences sous hypnose dont les résultats thérapeutiques ne sont…