I – Définitions
Un certain nombre de parents comptabilisent avec inquiétude le temps que leur fils ou leur fille passe devant l’écran de l’ordinateur ou celui d’une console de jeu1, parfois depuis un âge très tendre (10, 11 ans). Une petite partie de ces parents s’alarme bien trop vite et trop fort, dans un contexte d’angoisse, d’ignorance des vrais risques, de volonté de contrôle ou de résistance au changement des habitudes sociales et récréatives contemporaines : je ne les prendrai pas en considération dans la suite de l’article. Mais la majorité constate plus objectivement que leur adolescent2 est “collé à son écran”. Prenons comme frontière de dépassement préoccupant plus de trois heures par jour en semaine scolaire, et plus de cinq, six heures les jours de weekends ou de vacances. Les plus “accros” ne dorment que quatre, cinq heures par nuit, mangent devant leur machine, se retiennent d’aller aux toilettes, se soutiennent assez souvent de joints ou d’excitants et continuent à penser Internet même quand ils ne sont pas devant l’écran.
Bien que ce soit schématique, il faut cependant distinguer deux pôles dans ces fréquentations excessives, avec un gradient de fréquence décroissante qui les réunit :
1. Les adolescents grands consommateurs de loin les plus nombreux relèvent d’une “consommation abondante simple”. Ce sont des gourmands, ni plus ni moins ; ils le deviennent pour de multiples raisons, mais il n’est pas trop difficile de les en détacher si leur vie externe devient plus attractive. Ainsi voit-on nombre de grands adolescents désinvestir spontanément, totalement ou très largement, leurs interminables palabres sur MSN dès qu’ils entrent dans la vie universitaire, dans le monde du travail ou dès qu’ils ont un lien sentimental profond : fondamentalement,…