Les centres maternels1 et/ou parentaux sont des établissements de protection de l’enfance qui accueillent à plein temps des femmes et des hommes, seul(e)s ou en couple, ainsi que leur(s) enfant(s), sur plusieurs mois et souvent plusieurs années. Ceux-ci, généralement âgés de moins de trois ans, peuvent être accueillis au sein d’une crèche interne à l’établissement. Ces bébés et jeunes enfants, confrontés très tôt à de l’imprévisibilité, des psychopathologies parentales et des ruptures diverses, pas ou peu anticipées et préparées, mettent à mal les équipes « soignantes » au sein de leur lieu d’accueil journalier.
Les observations rapportées par l’équipe sont fréquemment marquées du sceau de la dramatisation. En effet, les manifestations de tel ou tel enfant inquiètent par leur intensité, par leur répétition. L’équipe y est beaucoup confrontée, car les tout-petits que nous accueillons ont déjà intégré, au contact de leur(s) parent(s), des scénarios relationnels complexes qu’ils « rejouent » avec leurs soignant(e)s les plus proches.
Le « problématique » masque alors les forces de développement et le risque d’une vision monofocale de l’enfant est important (et dangereux pour son développement). Le/la psychologue accompagnant ces enfants et ces équipes risque fort, sans un espace de supervision, d’être contaminé par ces affects qui pourraient rapidement faire penser qu’il y a peu (ou plus) d’espoir.
Gabriel, un enfant au développement lent, élevé par son père.
Gabriel naît au milieu de l’été 2022. Dès lors, sa mère, sa sœur aînée et lui sont accueillis en centre maternel, car le couple parental est en conflit et en situation de précarité. Très rapidement, l’équipe constate les grandes difficultés que cette mère montre dans la prise en charge de ses enfants et exprime des…
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