Introduction
Si écrire est un geste – le plus cérébral – il associe pour autant corps et psyché. À ce titre, ce geste psychomoteur révèle toute l’expression pulsionnelle et affective des enfants en difficulté avec l’écriture, leurs contraintes, leurs conflits, leurs blocages.
Or dans notre société normative où l’exigence de performances s’applique aussi à l’enseignement de l’écriture au début de la scolarité primaire, elle induit des demandes notamment de lisibilité et de vitesse, transmises par le corps enseignant aux enfants qui ne sont alors pas tous prêts à les assimiler et peuvent le vivre douloureusement. La question de la « mauvaise écriture » interroge le diagnostic porté sur les enfants souffrant de cette difficulté. S’il a été référé globalement à une pathologie des « états limites » et à un fonctionnement psychique particulier, il apparaît aussi que cette difficulté peut s’inscrire comme une forme « en secteur », un empiètement dans l’évolution de l’enfant, susceptible d’être remanié en appui sur les capacités de mobilisation du sujet et la relance du processus d’individuation. Sont sollicités les opérateurs psychiques mis en jeu à travers le prisme du processus de symbolisation en lien avec l’élaboration du complexe d’Œdipe, dont l’entrée dans l’écriture pourrait représenter le paradigme. Un cadre thérapeutique spécifique est conçu pour la prise en charge de ces enfants et sera évoqué dans une brève vignette clinique.
Conditions d’accès au symbolique
Au préalable le sujet doit se confronter à la capacité d’installer des objets internes, fruit du refoulement des objets parentaux. Nous pouvons en induire les prémices dans les premiers échanges infra-verbaux, du tout-petit avec sa mère qui initient à la capacité d’être seul en sa présence (Winnicott, 1958).…
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