Vous avez dit MOOCs ? « Mais où est donc Ornicar » ?
Éditorial

Vous avez dit MOOCs ? « Mais où est donc Ornicar » ?

Qu’il s’agisse de l’université, du collège ou de la formation permanente, l’année 2014 sera placée sous le signe des MOOCs. On désigne sous cet acronyme des cours faits par des spécialistes et accessibles par Internet à tous ceux qui désirent les consulter. Lancés au Canada, développés aux Etats-Unis, ils font aujourd’hui l’objet d’un plan de développement en France. Mais n’oublions pas que suivre un cours nécessite d’en comprendre les articulations logiques, et que cela reste vrai même s’il est diffusé sur Internet et enrichi de vidéos et de propositions d’interaction. Autrement dit, les élèves – ou les internautes – qui seront capables d’en tirer le meilleur parti seront ceux qui auront acquis de solides repères narratifs, et qui auront intériorisé les articulations logiques organisées en français autour des fameuses conjonctions de coordination « mais où et donc or ni car ».

Or ces repères ne tombent pas du ciel. Ils s’organisent chez l’enfant en relation avec les histoires qu’on lui raconte, puis qu’il se raconte. Et ce développement n’a rien à faire des écrans, dans lesquels il n’y a souvent ni passé ni futur, mais seulement un éternel et fascinant présent. Bien au contraire, introduits trop vite et trop massivement, ceux-ci font courir à l’enfant le danger de mettre en place des habitudes interactives stéréotypées – on ne parle plus d’addiction – qui l’attachent à la fois aux écrans et à des façons de penser d’autant plus dénués de logique narrative que la plupart des programmes proposés aux enfants n’en contiennent aucune.

C’est pourquoi il y a un âge pour introduire les diverses formes d’écrans dans la vie d’un enfant exactement comme il y en a un pour introduire les diverses formes de nourriture. C’est le but de la règle « 3-6-9-12 » de le rappeler, en liant les écrans aux âges charnière du développement.
Les psys sont, avec les généralistes et les pédiatres, en première ligne de ce combat. Sinon, MOOCs ou pas, les enfants de demain risquent bien d’avoir de la difficulté à bénéficier de ce que les écrans peuvent leur apporter de meilleur.