Le rejet est toujours doublé d’une acceptation ; deux attitudes opposées, indépendantes l’une de l’autre, s’instaurent, ce qui aboutit à un clivage du moi. Ici encore l’issue doit dépendre de celle des deux qui disposera de la plus grande intensité.
Le clivage fonctionnel
Les clivages autour de l’enfant
En créant le concept de clivage du moi, Freud est parti du fétichisme et de l’étude des perversions1, puis il a conféré au clivage un rôle important dans la formation des psychoses2. Finalement, avec l’Abrégé de psychanalyse3, il a donné accès à la notion de clivage pour tous. Nos clivages au quotidien sont innombrables, à la mesure de nos conflits entre notre monde extérieur et les exigences pulsionnelles. Avant même de naître, nous sommes pris dans les réseaux des contraintes et des souhaits qui nous guettent tout à long de notre vie, depuis notre conception même. His majesty the baby, existe et n’existe pas et pour sauver son royaume, le voilà pris dans un commandement Kleinien de vie et de conflit : Tu cliveras ton prochain comme toi-même.
Bébé
S’il existe pour ses parents bien avant sa conception, depuis leurs premières théories sexuelles infantiles, le bébé connaîtra son existence grâce aux effets d’après coup des aléas de la vie. L’existence biologique, l’existence fantasmatique, le sentiment d’existence, et l’espoir d’une essence, d’un destin favorable, tournent en rond sur le manège de l’après-coup, ne se rattrapent jamais mais font comme si leur unité était définitivement acquise. L’accès à un sentiment d’unité requiert donc des arrangements, rendus possibles par les clivages, eux-mêmes remaniés par des mouvements…