A l'issue du colloque les 5 et 6 juillet 2002 du SIUERPP (dont nous ferons prochainement un compte-rendu dans Carnet Psy) intitulé Psychanalyse et Université. Enjeux actuels, Dominique Cupa a demandé à Pierre Fédida et à Roland Gori de définir les enjeux de la psychanalyse à l'Université dans un entretien. Pour cet hommage, nous publions ici les réponses de Pierre Fédida qui témoignent de son attachement et de l'importance qu'il accordait à la question de la psychanalyse à l'université. L'entretien dans son entier avec les réponses de Roland Gori est consultable sur notre site www. carnetpsy.com
Dominique Cupa : Pouvez-vous me dire ce qu'est le SIUERPP ? Pierre Fédida : Pour moi, le SIUERPP (Séminaire-Inter Universitaire Européen de Recherche en Psychopathologie et Psychanalyse) est d'abord une réunion régulière d'enseignants-chercheurs dont l'ambition est de réfléchir ensemble à une prospective des objets et des modèles en psychanalyse et en psychopathologie. Il faut donc partager une communauté de valeurs, initiée depuis une trentaine d'années par l'enseignement de la psychanalyse à l'Université. La nécessité de ce "séminaire" s'est imposée parce que la tentation individualiste de chacun tournait le dos à la nécessité actuelle d'un travail en équipes et d'échanges constants en réseaux. Nous n'en sommes qu'au début et la tâche immédiate est celle de l'organisation pratique. Au cours de ces dernières années, nous nous sommes aperçus que si nous ne faisions rien, la psychanalyse et la psychopathologie étaient bel et bien menacées de disparaître de l'université.
Dominique Cupa :
Pourquoi avez-vous évoqué une menace de disparition de la psychanalyse à l'Université ? Pierre Fédida : J'ai évoqué cette menace parce que les conditions d'application des critères scientifico-académiques contraignent souvent l'exercice d'un enseignement de la psychanalyse à l'Université. Mais ne perdons pas de vue que, dans l'ensemble, les étudiants…