Daniel Marcelli nous propose un nouvel ouvrage intitulé « Moi, je ! » dont le sous-titre « De l’éducation à l’individualisme » précise le propos. S’appuyant sur son expérience de pédopsychiatre, mais aussi sur les historiens, les philosophes et les sociologues, il nous propose une réflexion sur la mutation qui s’est opérée dans la manière d’éduquer les enfants et les conséquences sociétales qui en résultent.
Prenant soin de préciser que les enfants d’aujourd’hui, ne sont ni mieux ni moins bien que ceux des siècles précédents, mais qu’ils sont différents, l’auteur dans une première partie de son ouvrage rend compte d’un individualisme éducatif par lequel les enfants apprennent dès leur plus jeune âge qu’ils sont des individus. Enfants auxquels les parents n’arrivent plus à dire « non » et dont le propre « non » n’est plus que celui de l’affirmation de soi, ce qui leur évite de rencontrer la souffrance d’un désir non satisfait. Aux méthodes éducatives qu’étaient, l’interdit, la menace et la peur, se sont substitués aujourd’hui, l’évitement, l’exhortation et la séduction. Les parents offrent aussi à l’enfant très tôt, une liberté de choisir qui implique de renoncer à ce qui n’a pas été choisi et à accepter la frustration que cela engendre pour lui.
L’auteur nous propose le terme « d’enfant-individu » qui recourt au mécanisme du clivage, contrairement à l’enfant du conflit névrotique, qui confronté à l’ambivalence des sentiments, utilisait le refoulement. Par le clivage, cet « enfant-individu » intériorise des images parentales presque uniquement satisfaisantes et gratifiantes, qui sont alors séparées de la réalité externe dans laquelle les frustrations deviennent difficilement tolérables, faute d’en avoir fait l’expérience.
A cet individualisme éducatif s’ajoute un individualisme technologique qui à travers l’utilisation…
Déjà abonné ?
Les abonnements Carnet Psy
