La violence intra familiale : un fait de l’histoire des sociétés ?
En psychanalyse, le sujet des violences intra-familiales est très peu traité du point de vue de leurs effets sur l’évolution psychique des enfants.
L’une des raisons principales est sans doute d’ordre historique et sociologique.
Jusqu’à une date récente, les crimes qui sévissaient au sein des familles — violences, incestes, abus divers sur les enfants et sur les femmes — étaient généralement lus comme une question privée qui ne regardait pas la sphère publique, et dont l’importance était très nettement sous-estimée. Les « féminicides », par exemple (terme du XXIème siècle), étaient considérés comme des « crimes passionnels » bénéficiant de circonstances atténuantes et de ce fait beaucoup moins sévèrement condamnés. Les enfants victimes de ces drames ne bénéficiaient d’aucune prise en charge particulière.1
Le chercheur en psychanalyse2 du XXIème siècle pourra sans doute trouver dans quelques grands textes célèbres certains éclaircissements sur ces questions, mais il devra beaucoup extrapoler et compter sur sa propre expérience clinique pour avoir un début de réponse. Je me suis personnellement heurtée à cette difficulté il y a plus de 25 ans quand j’ai pris la responsabilité d’un Placement Familial thérapeutique. Les réflexions que j’avance dans cet article ne sont évidemment pas sans rapport avec cette expérience.
La pulsion de mort : un au-delà du principe de plaisir
La question de la haine, de la destructivité, de la pulsion de mort, est une question complexe qui n’a pas de réponse simple. Comme le disait Freud avec humour : « Faute de pouvoir voir clair, nous voulons à tout le moins, voir clairement les obscurités.3 »
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