Le 6 juin 2024, pour clore le cycle de Conférence d’Introduction à la Psychanalyse (CIP) de l’année 2023-2024, la Société Psychanalytique de Paris (SPP) recevait Kalyane Fejtö, membre titulaire et formatrice de la SPP qui nous a parlé du transfert dans la cure analytique.
Propos recueillis par Alexandra Cochini
Bonjour Kalyane Fejtö, entrons dans le vif du sujet, comment définissez-vous le transfert ?
Je partirai d’une définition générale : le transfert est un mouvement psychique qui consiste à déplacer des formes relationnelles que le sujet a entretenues avec des objets du passé sur un autre objet du présent.
C’est un phénomène psychique courant qui se retrouve à des degrés variables dans toutes les relations entre individus. Il prend sa source dans la force des pulsions et des désirs inconscients qui cherchent à répéter une satisfaction obtenue initialement avec un objet originaire, au moyen d’un autre objet. Cette recherche amène donc le sujet à substituer un objet par un autre qui est présent, et à projeter sur cet objet second la figure du premier objet.
Le transfert s’accompagne d’une levée du refoulement ou de répression des motions pulsionnelles, tout en maintenant cachés les objets originaires auxquels s’adressaient ces mêmes désirs. Il est la preuve que rien ne disparaît dans le psychisme et en particulier les désirs et fantasmes concernant les objets premiers.
Sur quels mécanismes psychiques repose-t-il ?
J’en distinguerais trois : la tendance à la répétition qui vise dans le meilleur des cas les retrouvailles avec l’objet investi, le mécanisme de déplacement de l’objet investi sur un autre…