Court toujours, la dite « crise »… puisqu’il ne faudrait pas, d’une part, oublier combien les professionnels ont alerté ces dernières années sur la situation des moyens dévolus à la santé et comment, d’autre part, la crise économique s’est doublée d’une crise croissante de l’entendement : l’action politique s’avérant désaccordée des signaux d’alerte remontés du terrain.
Où en sommes-nous, aujourd’hui, pour ce qui concerne la pédopsychiatrie où le malaise des jeunes s’exprime le plus manifestement ? Entre janvier et mai 2021, l’Institut Mutualiste Montsouris enregistre 80% d’augmentation de demandes d’hospitalisation pour menace suicidaire chez des adolescents (selon les études, l’augmentation des tentatives de suicide serait de 30 à 40%) ; sur la même période, une majoration de 80% également des demandes pour trouble du comportement alimentaire, une identique surélévation pour les conduites « phobiques » de claustration. Surengorgées, comme toutes les structures d’accueil, les unités de soin ont dû se limiter aux sollicitations du secteur et regretter de ne pouvoir répondre autrement, d’autant plus que les capacités étaient limitées par certaines mesures de protection sanitaire.
Déplorant bien sûr la paupérisation des moyens rencontrant les évènements, il faut peut-être élargir, dès à présent, notre champ d’observation pour distinguer ce qui relève du virus et ce qui tient de stratégies qui, par devers leur but conscient, rendent les plus fragiles encore plus vulnérables en mésestimant les besoins élémentaires de soutien et, surtout, de construction psychique.
Avec les confinements, la part de l’esprit nourrie de l’autre s’est trouvée très invitée au racornissement tandis que cette privation, on le sait, fournit le terreau de quantités d’excitations, notamment chez l’enfant et chez l’adolescent qui ne savent où les diriger, ni comment les contenir. Si la clinique du trauma…