Il y a trop peu de temps que Myriam nous a quitté pour que je puisse réagir. Ce que je sens de plus présent, c’est son silence. La qualité de son silence lorsqu’elle nous accompagnait dans nos présentations cliniques, dans la réflexion autour de nos projets à l’Association Pikler-Loczy. En tête-à-tête, elle écoutait mes préoccupations cliniques à la Maternité, à mes consultations. Les yeux baissés, elle regardait d’abord dans son intérieur. Elle commençait à parler, toujours les yeux baissés, comme immergée dans un puits profond de connaissances et lentement ses propos remontaient à la surface. On descendait volontiers en soi pour trouver son propre repère, la boussole qui indiquait la direction à suivre ou le moment de l’arrêt. Pour moi, aujourd’hui, elle m’invite à garder ce silence dans lequel je retrouve sa vie transcendée par la justesse de ses actes et sa sagesse.