Après la crise, cap sur l’humain !
Éditorial

Après la crise, cap sur l’humain !

La crise dramatique causée par l’arrivée tonitruante du « virus de la couronne » n’est pas près d’être terminée. En l’attente de médicaments efficaces et d’un vaccin spécifique, elle va continuer à frapper durement les humains du monde entier. Nos sociétés sont en état de choc et les catastrophes attendues vont peser sur les plus pauvres, pendant que quelques nantis, une fois encore s’isoleront dans leurs paradis artificiels. 

Mais je sens qu’une révolution est possible, et même nécessaire, car l’Histoire ne repasse pas deux fois les plats : si un mouvement écologique général de tous les  Terriens ne s’organise pas rapidement pour dépasser les impasses dans lesquelles nous sommes déjà trop engagés, je crains que la vie de nos enfants et petits- enfants soit une version encore inédite de l’Enfer. 

Il est frappant aujourd’hui de voir le souci officiel pour les plus vulnérables prendre autant d’importance, alors que jusqu’au 15 mars dernier, ils ne représentaient pas grand chose ! Si les citoyens applaudissent les soignants, les éboueurs, les caissières à 20h chaque soir, c’est bien que ces « professionnels » leur apparaissent comme des éléments essentiels du traitement de la crise. 

Depuis plusieurs années déjà les conditions d’accueil et de travail en EPHAD font l’objet de revendications totalement ignorées. Les soignants ont essayé de défendre le service public avec l’inquiétude anticipée de ce qui arrive aujourd’hui, et ils n’ont rien obtenu. Pire même, la technobureaucratie a pris le pouvoir et les « managers » se sont parés des plumes des soignants pour leur dicter comment ils devaient soigner. 

Tout cela a trop duré ! Il est grand temps d’en revenir à un Etat qui protège et à des citoyens qui pensent leur vie individuelle et collective dans les institutions de la démocratie renouvelée par les réflexions sur les conséquences de cette crise. Malgré tous les malheurs qu’elle a engendrés, sachons y trouver l’occasion de rebondir en tant qu’êtres humains engagés ensemble dans le monde et non en tant que consommateurs suicidaires.