10ème colloque BBADOS
PRESENTATION DE LA JOURNEE
Quelle est la lumière qui donne une ombre au Moi ?
Comment la genèse du « Je » est aussi l’ombre d’un « Autre » déjà en devenir ?
Comment cette genèse interne pour une part énigmatique, prend-elle en compte l’ombre des représentations du Moi parental ainsi que son intériorisation ?
Comment, chez les « thérapeutes », ce Moi en devenir peut-il être parfois relégué au second plan au profit d’une quête de l’énigme des enjeux psychiques de ce devenir ?
Le bébé passe ainsi d’un monde anobjectal à un monde objectalisé, soit du sentiment d’être au sentiment d’exister, et dans l’entre-deux il se trouve confronté au pressentiment de l’objet … et de son futur Moi non encore subjectivé.
Pressentiment de l’objet et pressentiment du Moi sont en effet indissociables.
Telle est l’ombre initiale du Moi qui se fonde sur l’investissement des liens avant même le repérage du Moi et de ses objets.
Après une enfance au cours de laquelle l’insouciance de l’enfant doit faire face aux exigences des réalités internes et externes, l’adolescence surgit avec des expressions significatives du type : « je me sens vide », rappelant le danger de la solitude et l’isolement en quête – au minimum – d’une ombre du Moi.
Le langage lui-même est attaqué dans sa fonction de dénomination des affects et des représentations conflictuelles. Cette anesthésie de la parole partagée laisse au Moi peu d’espace pour exister même dans ce qui en serait encore son ombre. Le risque de faire flamber les pulsions menace alors d’induire une désymbolisation au prix d’une confusion entre la réalité et l’imaginaire.
Du temps de la prime enfance à celui de l’adolescence, notre travail ne repose-t-il pas sur l’intérêt accordée à cette ombre et ne consiste-t-il pas à en repérer les contours, à en délier les confusions et à en éclairer les alentours ?
Souhaitons que les interventions de ce colloque nous fournissent un éclairage qui puisse néanmoins conserver … sa propre part d’ombre.
Alain Braconnier et Bernard Golse
Programme
Accueil des participants
Introduction par Bernard Golse et Alain Braconnier
Tout pour moi !

« Continuez sans moi » : lorsque les assises corporelles disparaissent
« L’ombre n’entendit dans ce lieu d’autre bruit qu’un battement régulier qu’elle reconnut être celui de son propre cœur ». Stéphane Mallarmé - Igitur. Oeuvres complètes, Ed Gallimard, 1951.

Objet, où es-tu donc quand tu n’es pas là ?
« Les miroirs feraient bien de réfléchir avant de renvoyer les images » Jean Cocteau, Le sang d’un poète.

Que devient l’ombre de Narcisse lorsque la petite fille se transforme en femme ?
« L’enfant aura plus de chance que ses parents, il ne sera pas soumis aux nécessités dont on a reconnu qu’elles dominaient la vie. Maladie, mort, renonciation e la jouissance, restrictions de sa propre volonté ne sauront pas pour l’enfant (…) ll sera effectivement le centre et lecteur de la création. « ( Freud, 1914, OCP, XII, p. 234 )
Se penser, penser l’autre

Des sens au sens, un chemin à sens unique ?
Joan Mitchell a dit : "Un enfant vit de ses perceptions ; il faut les éteindre pour grandir et devenir un intellectuel. Moi, je suis restée une enfant" .

Histoire de l’ombre et formes pensantes borderlines
« Loin de moi, j’existe en moi.
Hors de qui je suis.
L’ombre et le mouvement en quoi je consiste (…)
Tout s’échappe et s’évapore.
Sans cesse je sens que j’ai été autre
Que j’ai ressenti autre,
Que j’ai pensé autre « Fernando Pessoa
L’ombre des fantômes

Construction de l’objet et empiètements du moi.
« Pour pouvoir engendrer une étoile qui danse, il faut en soi-même encore avoir quelque chaos » Nietszche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1883-1885, p.27, OC, Gallimard, NRF, 1967.

Parler, à l’ombre du corps.
« J’ai touché ma lèvre pour voir / ce qui n’est pas possible aux yeux / J’ai touché les mots sur ma lèvre / Mais les mots ne tenaient à rien
Je n’avais plus l’ombre de lèvre Je n’avais plus l’ombre de mots / C’est pourtant ce devait être / Quelque part l’ombre de quelqu’un » Aragon (Les adieux)

L’ombre de mon père
« Et je devins maigreur, pâleur, absence, je ne voulus pas parler, il ne fallait pas que l’on reconnût ma voix, je ne voulais pas voir, être vu, je frôlais les murs en marchant : j’étais une ombre aux pas glissants ». Pablo Neruda, (1970), La timidité, Mémorial de l’ile Noire, Gallimard
Archéologie du double

Métamorphoses pendant la grossesse : du double de soi à l’enfant à naître
« Mais celui qui me gouverne, quel est-il, cet invisible ? Cet inconnaissable, ce rôdeur d’une race surnaturelle ? » Maupassant, Le horla, Gallimard, 1987

L’ombre incarnée du double. Incorporation et vacillement identitaire.
« Et je rôde entre les parois obscures de moi-même
et j´attends le moment de découvrir mon ombre » Josefina de la Torre (1907-2002)

Le travail de la sensorialité dans les dispositifs analytiques : se dégager de l’ombre de l’objet
"On a cédé sa place à l’ombre (…) Ecoute, je suis l'ombre d'une ombre qui s'est enlisée".
Henri Michaux (La ralentie)
Conclusions
Intervenants
Alain Braconnier
Psychiatre, psychologue, psychanalyste, ancien directeur général de l’ASM13, Paris.Responsable des formations APEP et Insight.
Sarah Bydlowski
Directrice du Département de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’ASM13, Paris. Membre HDR du Laboratoire Psychologie Clinique, Psychopathologie, psychanalyse (PCPP), Université de Paris. Psychanalyste, Institut de Psychanalyse de la Société Psychanalytique de Paris
Catherine Chabert
Professeur de psychologie clinique et de psychopathologie à l’Université de Paris, psychanalyste (Association Psychanalytique de France)
Maurice Corcos
Professeur de psychiatrie infanto-juvenile à l’Université de Paris, Laboratoire de Psychologie Clinique, Psychopathologie, psychanalyse (PCPP), Chef du Département de Psychiatrie de l’Adolescent et du Jeune Adulte à l’Institut Mutualiste Montsouris
Vincent Estellon
Professeur de psychopathologie clinique, Université Paul Valéry Montpellier 3, psychologue clinicien, psychanalyste
Bernard Golse
Pédopsychiatre, Professeur émérite de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université de Paris, psychanalyste (Association Psychanalytique de France), Président de l’Association Européenne de Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent (AEPEA). Fondateur et directeur de l’Institut Contemporain de l’Enfance.
Patrice Huerre
Psychiatre, psychanalyste. Président d’honneur de l’Institut du Virtuel. Coordinateur national de la pédopsychiatrie de CLINEA psychiatrie France
Sylvain Missonnier
Professeur de psychologie clinique de la périnatalité et de la première enfance à l’Université de Paris, Directeur du Laboratoire Psychologie Clinique, Psychopathologie, Psychanalyse (PCPP), psychanalyste (Société Psychanalytique de Paris)
Alexandre Morel
Psychologue, docteur en psychologie, psychanalyste, Institut Mutualiste Montsouris
Denys Ribas
Psychiatre, psychanalyste (Société Psychanalytique de Paris), ancien Président de la Société Psychanalytique de Paris
René Roussillon
Professeur de psychopathologie et psychologie clinique à l’Université Lyon 2, psychanalyste, membre formateur de la Société Psychanalytique de Paris
Hélène Suarez-Labat
Psychologue clinicienne, psychanalyste (Société Psychanalytique de Paris), Docteure en psychopathologie et psychologie clinique, Membre associée du Laboratoire PCPP et chargée d’enseignement à l’Université de Paris, Vice-Présidente de la Société du Rorschach
Plan d'accès
Maison de la Chimie
28 bis rue Saint-Dominique 75007 Paris
Métro
Invalides (lignes 8 et 13),
Assemblée Nationale (ligne 12)
RER
Esplanade des Invalides
(ligne C)
Bus
Esplanade des Invalides (bus 69),
Invalides (bus 93)
Renseignements
Estelle Georges-Chassot
Le Carnet PSY : 8 avenue Jean-Baptiste Clément – 92100 Boulogne Billancourt
Tél. : 01 46 04 74 35 – est@carnetpsy.com
Organisation
Alain BRACONNIER / APEP – ASM13 – Insight
Bernard GOLSE / AEPEA – Institut Contemporain de l’enfance
Manuelle MISSONNIER / Le Carnet Psy

Le Carnet PSY

Institut Contemporain de l’Enfance

AEPEA

APEP

PCPP
