« Si les hommes réussissent tous à se convaincre qu'un
seul d'entre eux est responsable de toute la mimesis
violente... En détruisant la victime émissaire, les
hommes croiront se débarrasser de leur mal ».
René Girard (1972), La Violence et le sacré, Grasset et Fasquelles, Paris.
Actualité
Depuis 2023, avec la dénonciation du manque d’empathie institutionnelle par le Premier Ministre après le suicide du jeune Nicolas, le harcèlement est devenu un sujet très politique. Le ministère crée des « brigades anti-harcèlement » dans un nouveau dispositif « Fare ». Celui-ci introduit des psychologues à l’école, mais uniquement dans le cadre de la violence. La communication est simple : prendre en charge les harceleurs violents, en les isolant, pour parer à la souffrance des victimes. Et la prévention ? Cela sera l’objectif des cours l’empathie destinés aux enfants à partir de septembre 2024. La violence semble ainsi être conçue sous un angle psychologique, sans doute en référence à la psychopathie, connue pour son défaut d’empathie. Au vu des difficultés diverses que traverse l’école, cette démarche pourrait être saluée, seulement il n’est pas certain que la solution qu’elle réponde vraiment au problème. Comment faire entrer l’empathie à l’école ? Comment apprendre une aptitude psychologique fondée sur l’identification à autrui ? À moins que l’empathie ne réponde à une définition axiologique plus que psychologique ? Enfin, réussira-t-on en pratique à distinguer le harceleur du harcelé ?
L’empathie, un problème psychologique ?
Est-ce que l’empathie est une modalité de relation accessible à l’apprentissage ? Cela ne serait concevable…
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