Discussion : Blanche-N
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Discussion : Blanche-N

« D’où vient que le temps de notre petite enfance nous apparaît si doux, si rayonnant ? Un gosse a des peines comme tout le monde, et il est, en somme, si désarmé contre la douleur, la maladie ! L’enfance et l’extrême vieillesse devraient être les deux grandes épreuves de l’homme. Mais c’est du sentiment de sa propre impuissance que l’enfant tire humblement le principe même de sa joie. Il s’en rapporte à sa mère, comprends-tu ? Présent, passé, avenir, toute sa vie entière tient dans un regard, et ce regard est un sourire ».
Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne.

 

Je vous propose de réfléchir à ce que nous pouvons retirer pour notre pratique, à partir du cas singulier de la très belle et passionnante présentation de Karine Baudelaire et Emmanuelle Sarfati, de questions plus générales sur les enjeux de notre regard sur nos patients, de l’entrecroisement, et si possible du dialogue de celui-ci avec leur regard sur nous. Je le ferai en m’appuyant sur l’éclairage de psychanalystes, René Roussillon, Paulette Letarte et Nathalie Zilkha, et de sociologues philosophes, Harmut Rosa et Alain Caillé.

De la présentation de Blanche-N, je voudrais commencer par relever deux points :

  • d’une part le sentiment d’échec éprouvé par K. Baudelaire, E. Sarfati et son équipe. Sentiment qui découle comme inéluctablement de celui d’un véritable « dialogue de sourd » avec la mère : celle-ci emmurée dans son déni de la pathologie de sa fille et l’impossibilité du renoncement à ses projets pour elle ; l’équipe elle-même impuissante à nouer un dialogue véritable, réduite à subir une fatale répétition.
  • d’autre part tout le travail soutenu par les soignants, et en particulier Karine Baudelaire et Emmanuelle Sarfati, notamment à l’occasion de cette…

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